Djamila Bouhired, née en juin 1935 à Alger, est une figure emblématique de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie contre la colonisation française.
Issue d'une famille de classe moyenne, elle fréquente une école française où, dès son jeune âge, elle manifeste un fort sentiment nationaliste. Lors des cérémonies scolaires où l'hymne français est chanté, elle n'hésite pas à proclamer "L'Algérie est notre mère !" au lieu de "La France est notre mère", ce qui lui vaut des punitions de la part de la direction.
En 1954, à l'âge de 20 ans, Djamila rejoint le Front de libération nationale (FLN), mouvement principal de la résistance algérienne. Elle y sert en tant qu'agent de liaison et collaboratrice de Yacef Saâdi, chef de la Zone autonome d'Alger. Son rôle au sein du FLN est crucial, notamment dans l'organisation et l'exécution d'opérations contre les forces coloniales françaises.
Le 9 avril 1957, en pleine bataille d'Alger, Djamila est arrêtée par les parachutistes français. Elle subit de sévères tortures mais refuse de divulguer des informations sur ses compagnons ou les activités du FLN. En juillet 1957, elle est jugée et condamnée à mort pour son implication présumée dans des attentats à la bombe. Son avocat, Jacques Vergès, mène une campagne internationale pour dénoncer les conditions de son procès et la torture qu'elle a endurée. Cette mobilisation conduit à la commutation de sa peine, et elle est finalement libérée en 1962, après les accords d'Évian qui mettent fin à la guerre d'Algérie.
Après l'indépendance, Djamila Bouhired épouse Jacques Vergès en 1965, avec qui elle a deux enfants, Meriem et Liess. Elle continue de militer pour les droits des femmes et la justice sociale en Algérie.
En 2019, elle participe aux manifestations contre le régime en place, affirmant son engagement constant pour la liberté et la démocratie.
Djamila Bouhired demeure une icône de la résistance algérienne, symbolisant le courage et la détermination dans la lutte contre l'oppression coloniale.