En 2024, l'Arabie saoudite a exécuté plus de 300 personnes, établissant ainsi un record historique pour le royaume. Selon un décompte actualisé de l'Agence France-Presse (AFP) au 3 décembre, 303 exécutions ont été recensées depuis le début de l'année, surpassant largement les 170 exécutions enregistrées en 2023.
Ce chiffre marque une augmentation significative par rapport aux années précédentes. En 2022, le nombre d'exécutions s'élevait à 196, tandis qu'en 1995, il était de 192, selon les données d'Amnesty International.
Les autorités saoudiennes justifient le recours à la peine de mort par la nécessité de maintenir l'ordre public, affirmant que les condamnations ne sont exécutées qu'après épuisement de toutes les voies de recours.
Cependant, des organisations de défense des droits humains critiquent vivement cette pratique. Lina al-Hathloul, responsable de la communication de l'organisation ALQST basée à Londres, a déclaré que ce bilan « sans précédent » démontre « le mépris flagrant des autorités saoudiennes pour le droit à la vie » et contredit leurs promesses de limiter le recours à la peine de mort.
En 2024, 103 personnes ont été exécutées pour trafic de drogue et 45 pour des affaires liées au terrorisme. Le royaume avait mis fin en 2022 à un moratoire de trois ans sur l'exécution des auteurs d'infractions liées à la drogue.
Parmi les personnes exécutées cette année, 113 étaient des étrangers, principalement condamnés pour trafic de drogue, établissant un autre record.
Depuis l'accession au pouvoir du roi Salmane en 2015, l'Arabie saoudite a procédé à plus de 1 000 exécutions, selon un rapport de l'organisation londonienne Reprieve et de l'European Saudi Organisation for Human Rights publié en 2023.
Ces chiffres suscitent une inquiétude croissante au sein de la communauté internationale quant au respect des droits humains dans le royaume.