Le Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara est né le 21 décembre 1949 à Yako, en Haute-Volta qui devenue Burkina Faso après la révolution de 1983.
Issu d'une famille modeste, son père, ancien combattant de l'armée française et prisonnier de guerre durant la Seconde Guerre mondiale, était infirmier-gendarme. Cette profession a conduit la famille à s'installer dans diverses régions du pays, offrant à Thomas une perspective variée de la société voltaïque.
Après des études secondaires au lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, puis au Prytanée militaire de Kadiogo à Ouagadougou, Sankara choisit la carrière militaire. Il poursuit sa formation à l'École militaire interarmes de Yaoundé au Cameroun, puis à l'Académie militaire d'Antsirabe à Madagascar. C'est durant son séjour à Madagascar qu'il est témoin, en 1972, d'une révolution populaire qui influence profondément sa vision politique et l'amène à concevoir l'idée d'une « révolution démocratique et populaire ».
De retour en Haute-Volta en 1973 avec le grade de sous-lieutenant, Sankara est affecté à la formation des jeunes recrues. Il se distingue par son approche innovante, intégrant une formation politique patriotique aux enseignements militaires, affirmant que « sans formation politique patriotique, un militaire n'est qu'un criminel en puissance ». En 1974, il se fait remarquer lors du conflit frontalier avec le Mali, renforçant sa notoriété nationale.
En 1981, Sankara est nommé secrétaire d'État à l'Information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Cependant, en désaccord avec la suppression du droit de grève, il démissionne en avril 1982, déclarant publiquement : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ». Cette prise de position lui vaut d'être dégradé et éloigné de la capitale.
Le 4 août 1983, à la suite d'un coup d'État orchestré par des militaires progressistes, Thomas Sankara devient président du Conseil national révolutionnaire. Il rebaptise le pays « Burkina Faso », signifiant « pays des hommes intègres », et lance une série de réformes ambitieuses visant à transformer la société burkinabè. Parmi ses initiatives notables figurent la lutte contre la corruption, la promotion des droits des femmes, la mise en place de programmes de vaccination massive, des campagnes de reforestation et la construction d'infrastructures telles que des routes et des chemins de fer.
Sur la scène internationale, Sankara se distingue par son discours audacieux à l'Assemblée générale des Nations Unies le 4 octobre 1984, où il critique le néocolonialisme et plaide pour une Afrique unie et souveraine.
Cependant, ses réformes radicales et son franc-parler lui attirent des inimitiés, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors d'un coup d'État dirigé par son ancien compagnon d'armes, le capitaine Blaise Compaoré, qui prend alors le pouvoir.
Aujourd'hui, Thomas Sankara est considéré comme un symbole de l'intégrité et du panafricanisme, inspirant de nombreux mouvements progressistes à travers le continent africain.